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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 16:29

Jeannil Dumortier naît le 28 juin 1911 à Attichy (Oise). Il fait ses études à Beauvais, puis se dirige vers l’enseignement technique. En 1935 et 1936, il effectue son service militaire dans l’artillerie, dont il sort sous-lieutenant de réserve. Il est ensuite nommé professeur de mathématiques à l’Ecole Pratique de Boulogne-sur-Mer, rue Cazin. Quant à son épouse Germaine, née Tissier, elle obtient un poste d’institutrice à l’école des filles de Saint-Martin-Boulogne, ville dans laquelle ils résident désormais.

Mobilisé le 25 août 1939, à Metz, le sous-lieutenant Dumortier se retrouve, sans avoir combattu, en juin 1940, à Tarbes (Hautes-Pyrénées) au moment de l’Armistice.

Démobilisé à Tarbes, le 7 octobre 1940, il se retire à la Seyne-sur-Mer (Var), où il enseigne au collège technique de garçons d’octobre 1940 à janvier 1942.

Il quitte alors la zone non occupée et, de retour à Saint-Martin-Boulogne, il entre dans la Résistance en octobre 1942, dans le Mouvement Libération Nord, que dirige Henri Henneguelle.

Ses capacités d’officier d’artillerie sont alors très appréciées dans les relevés et l’établissement des plans des ouvrages militaires allemands, plans qui sont transmis aux Alliés. Au début de 1944, il met sur pied un groupe de FFI qu’il dirige.

Durant le mois d’août 1944, lors d’une réunion de résistants, tenue à l’hôpital de Boulogne, Jeannil Dumortier est désigné chef adjoint des FFI de Boulogne, spécialement chargé des questions militaires, le chef est la Capitaine de réserve Masselis.

Dès l’investissement de la Forteresse de Boulogne par les troupes canadiennes, Dumortier et son groupe franchissent les lignes et se rendent au Q.G. de la 3e Division d’Infanterie canadienne à Alincthun. Provisoirement établis à La Capelle, les FFI sont ensuite regroupés à Le Waast, à sept kilomètres en arrière des lignes canadiennes.

Lors de l’assaut déclenché par les Canadiens, le 17 septembre, en raison de leurs connaissances du terrain, des résistants français, ainsi que trois des marins pompiers de Boulogne sont sollicités pour guider les chars canadiens. Trois groupes de trois volontaires sont ainsi formés. L’un d’eux est composé de Jeannil Dumortier, Victor Raiff et Achille Gaeremynck. Les trois hommes accompagnent l’unité blindée du 1st Lothians and Border Horse Yeomany. Dumortier prend place sur une automitrailleuse canadienne et, à 15h20, le 17, la colonne A se met en route. Avant la nuit, la route de Saint-Martin-Boulogne est atteinte près du Mont-Lambert, après bien des péripéties, arrêtée par des champs de mines sous une pluie de mitrailleuses lourdes et d’obus de mortiers. Le soir, la colonne conduite par le Lieutenant Dumortier, piétine devant Mont-Lambert.

 

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Dans le rapport sur ses activités qu’il rédige après la guerre, Dumortier narre avec précision les différentes étapes de son périple sur son engin blindé, « nous prenons la direction de La Capelle-Saint-Martin. Des champs de mines nous arrêtent. La colonne part alors à travers champs… Avant la nuit, nous atteignons la route Mont-Lambert-Saint-Martin. Je suis alors chargé de guider trois grenadiers pour l’attaque du petit fortin qui est en flanc de Mont-Lambert. Le drapeau blanc apparaît, nous faisons dix-neuf prisonniers ».

Le lendemain, 18 septembre, les chars, toujours guidés par les résistants, entrent dans Boulogne, « notre groupe progresse entre les rues Lebeau et Framery et la Porte Neuve, et attaque au canon des nids de mitrailleuses sur les remparts ». L’objectif de cette colonne est d’atteindre le plus rapidement possible les ponts qui traversent la Liane et les garder intacts. Malgré la rapidité de la progression, elle ne peut en empêcher la destruction partielle ou totale. Le 19 septembre, les troupes commandées par le Lieutenant Colonel Dallmeyer parviennent tout de même à franchir la Liane par le pont de la Lampe. Dumortier prend alors par à l’attaque des positions allemandes d’Henriville. Le 20 septembre, Boulogne tombe entre les mains des troupes canadiennes et deux jours plus tard, le 22, le Général Heim se rend et ordonne à ses troupes de cesser le feu.

A l’issue d’un combat de six jours, l’opération Wellhit est donc terminée. Les Canadiens ont capturé 9 517 prisonniers, mais déplorent 462 tués et blessés.

Quant au Lieutenant Dumortier, l’activité dont il a fait preuve durant les glorieux jours de la Libération de Boulogne lui a valu d’être décoré de la Croix de Guerre avec étoile de bronze, le 8 novembre 1944, par le Général de Division Deligne, commandant la 1e région Militaire en ces termes :

 

« Officier courageux, volontaire pour guider les chars de tête des colonnes alliées attaquant la garnison allemande de Boulogne les 17, 18 et 19 septembre 1944. A, par les renseignements donnés, épargné de nombreuses vies de soldats alliés ».

 

Au soir du 20 septembre 1944, Dumortier revient à Saint-Martin. Il est nommé Président du Comité Local de Libération (CLL) et, à ce titre, il prend la direction administrative de la ville de Saint-Martin dans l’attente d’une nomination officielle, qui a lieu le 7 janvier 1945. Il est constamment réélu jusqu’en mars 1983. Il est par ailleurs conseiller général du Pas-de-Calais pendant un quart de siècle et député de la région boulonnaise pendant dix-sept ans.

Il est mort le 18 février 1993 à Fontenay-les-Briis (Essonne).

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